
Le Lutz-Rittberger, une combinaison complexe de sauts, a longtemps incarné l’excellence en patinage artistique féminin.
Pourtant, cette figure autrefois incontournable se raréfie dans les programmes actuels. Pourquoi ce saut spectaculaire a-t-il perdu sa place de choix ?
Une combinaison exigeante
Le Lutz-Rittberger associe un triple Lutz et un triple loop (boucle). Son exécution demande une maîtrise technique exceptionnelle et a été brillamment réalisée par des patineuses comme Alina Zagitova, Evgenia Medvedeva et Anna Shcherbakova lors des grandes compétitions, notamment les Jeux Olympiques.
Avec une valeur de base de 10,8 points, cette combinaison représentait un atout majeur. Cependant, les récentes évolutions du système de notation ont bouleversé les stratégies des athlètes.
L’impact des réformes de l’ISU
La suppression du coefficient multiplicateur de 0,8 pour les séquences de sauts a changé la donne. Cette réforme, qui visait à rééquilibrer la notation, a conduit entraîneurs et patineuses à privilégier des enchaînements plus sûrs et tout aussi rentables en termes de points.
Bien que le Lutz-Rittberger conserve une forte valeur, son exécution délicate accroît le risque d’erreur. Par conséquent, des combinaisons comme le Lutz-Euler-Salchow (10,2 points) ou le triple Lutz-triple boucle piquée (10,1 points) sont devenues des alternatives plus attractives.
L’essor des sauts ultra-C
La diminution du Lutz-Rittberger coïncide avec l’ascension des sauts ultra-C, tels que les quadruples et le triple Axel. Ces éléments, plus complexes et plus lucratifs, captivent désormais l’attention des juges et du public.
Des patineuses comme Adelia Petrosyan, Daria Sadkova et Alina Gorbatcheva ont intégré ces sauts à leur répertoire, tout comme de jeunes talents tels que Margarita Bazylyuk, Elena Kostyleva et Alisa Dvoeglazova.
Dans un sport où chaque point compte, ces figures offrent un avantage compétitif indéniable.
Une question de stratégie
Le déclin du Lutz-Rittberger ne signifie pas une baisse de niveau, mais illustre l’évolution tactique du patinage féminin. L’optimisation des programmes repose désormais sur un équilibre entre difficulté et fiabilité.
Ainsi, les patineuses privilégient des choix stratégiques visant à maximiser leur score tout en minimisant les risques. Cette transformation reflète l’adaptabilité du sport et la quête constante d’innovation technique.
Rédigé par
Delph Toltsky
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