Les médaillés d’argent des Championnats de Russie, Aleksandra Boïkova et Dmitrii Kozlovsky, se confient sur leur carrière, leur objectif de réaliser un quadruple lancer et leur expérience au sein de l’équipe d’Eteri Tutberidze.

Q : Les Championnats de Russie sont terminés. Vous avez eu le temps de souffler et de récupérer. Quelles sont vos impressions après tout cela ?

Aleksandra Boïkova : Dieu merci, c’est fini.

Dmitrii Kozlovsky : Je ne dirais pas qu’il y a des pensées spécifiques, mais un sentiment général de soulagement. Les Championnats de Russie sont toujours exigeants, tant dans leur préparation que dans leur déroulement. C’est un défi psychologique, et il faut du temps pour s’en remettre. Après cette compétition, on ressent une sorte de vide. Pour l’instant, ce dont j’ai besoin, c’est de repos. Pas d’analyse immédiate, juste une pause pour digérer tout cela.

A.B. : J’ai toujours aimé les Championnats de Russie, c’est habituellement ma compétition préférée de la saison. Mais cette fois-ci, rien n’a fonctionné comme prévu. D’habitude, je prends énormément de plaisir à concourir dans cet événement, il y a plus de spectateurs, plus d’attention. Mais cette édition… Eh bien, c’est comme ça. Peut-être que ça devait se passer ainsi.

Q : Une fois les compétitions terminées, avez-vous eu l’impression que cette édition était plus difficile que les autres ?

A.B. : On a fourni un travail colossal, donné tout ce qu’on avait. Pas une seule séance d’entraînement ou répétition ne fut manquée. On donne 200 %, mais on ne reçoit que 10 % en retour. C’est frustrant. Nous voulions simplement patiner nos programmes proprement, car nous étions réellement bien préparés. Le programme court, j’étais convaincue qu’il serait impeccable. Le libre, je savais qu’il serait difficile… Mais pour que cela se passe ainsi… C’est incompréhensible. C’est injuste.

D.K. : Dans l’ensemble, je dirais que Sasha et moi avons souvent été malchanceux dans notre carrière commune, à cause de circonstances hors de notre contrôle. Par exemple, lors de notre passage en senior, notre ascension a été fulgurante. Dès notre deuxième saison, nous avons remporté des étapes du Grand Prix, les Championnats d’Europe, et les Nationaux russes. Nous étions prêts pour les Mondiaux, mais… La pandémie est arrivée.

Cela nous a ralentis, et même si nous avons retrouvé notre rythme, les JO ne se sont pas passés comme espéré. Et puis, la suspension des athlètes russes a volé une autre chance. Nous avons raté tellement de compétitions internationales, les Championnats d’Europe, Mondiaux, finales du Grand Prix. Ce sont des opportunités qui nous ont été retirées.

Q : Maintenant, il n’y a qu’une place disponible pour les Russes dans les compétitions internationales. Est-ce que cela vous met une pression particulière ?

D.K. : Pas vraiment. Nous sommes surtout reconnaissants d’avoir le droit de participer.

A.B. : Nous n’avons même pas eu le temps de réfléchir aux détails. Nous avons vu la nouvelle et nous avons pensé : “Allons-y.

Q : On dit souvent que les athlètes intellectuels ont plus de mal dans le sport. Qu’en pensez-vous ?

A.B. : Nathan Chen, Anna Shcherbakova ont eu des carrières brillantes. Cela prouve que ce n’est pas un obstacle.

D.K. : Être indépendant et réfléchi est un privilège. Cela ne signifie pas que c’est facile, mais cela nous rend plus résilients.

Q : Parlons de votre choix de rejoindre Eteri Tutberidze.

A.B. : Travailler avec le meilleur staff du monde, c’est ce qui compte.

D.K. : C’est une décision personnelle, et nous pensons avoir fait le bon choix.

Q : Concernant votre objectif de réaliser un quadruple lancer, où en êtes-vous ?

A.B. : Je veux le réussir. Nous l’avons déjà fait à l’entraînement, et c’est une case que nous voulons cocher dans notre carrière.

D.K. : Sasha maîtrise déjà cet élément. C’est plus qu’un simple défi personnel pour elle, c’est une étape qu’elle peut franchir.

Q : Enfin, quels sont vos projets pour la nouvelle année ?

A.B. : Passer du temps en famille à Saint-Pétersbourg. C’est une fête familiale ! Et cette année, nous avons accueillis deux nouveaux membres, des jumelles nées en mars.

D.K. : Je prends plaisir à voir les efforts porter leurs fruits, que ce soit dans le sport ou dans l’éducation. Mais les émotions intenses du patinage artistique restent uniques.

 

Rédigé par

Delph Toltsky

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