Dans une chronique publiée dans Sport Express, la patineuse artistique russe Evgenia Medvedeva s’est livrée sur ce qui l’a aidée à réussir, tant sur la glace qu’en dehors.

1. Vivre dans le moment présent

Depuis cinq ans, Evgenia s’efforce de vivre pleinement l’instant, avec une conscience accrue de chaque respiration, de chaque geste. Dans un monde où le rythme effréné pousse à fonctionner en pilote automatique, elle a appris qu’il est facile de traverser des années sans les vivre.

Pour elle, être présente, c’est sentir la texture du moment, c’est s’extraire de l’illusion du temps qui file pour toucher quelque chose de plus dense, de plus vrai. C’est dans cette présence que se loge, selon elle, la vraie saveur de la vie et la paix intérieure.

2. Agir avec bienveillance

Evgenia ne confond pas gentillesse et naïveté. Être bienveillant, dit-elle, c’est un choix lucide dans un monde souvent saturé de colère et de jugement. Ce choix commence dans les moments les plus sombres, quand on est soi-même traversé par la douleur.

Plutôt que de laisser ses blessures se répandre sur les autres, elle préfère transmuter ce mal en gestes doux, en paroles qui apaisent.

« Faire le bien, ce n’est pas s’oublier. C’est se rappeler ce que l’on veut semer dans le monde. »

3. Adopter une discipline de vie

Dans l’imaginaire collectif, la discipline est souvent perçue comme une série de contraintes rigides. Pour Evgenia, c’est tout le contraire : une structure souple, mais constante, qui donne du sens et du rythme.

Ce n’est pas simplement se lever tôt ou bien manger ; c’est accorder sa vie intérieure avec ses gestes quotidiens. Être fidèle à ses valeurs, même lorsque personne ne regarde.

« La discipline, c’est de l’amour en acte. L’amour de soi, de son art, de son chemin. »

4. Se poser les bonnes questions

Guidée depuis l’enfance par une mère attentive à ses émotions, Evgenia a cultivé une habitude rare : se poser les vraies questions. Pas pour se juger, mais pour rester honnête avec elle-même.

Elle interroge régulièrement ses intentions, son impact sur les autres, sa sincérité.

« Le vrai courage, c’est de se regarder en face sans fuir. »

Ce dialogue intérieur l’aide à éviter les angles morts, à rester en cohérence avec ce qu’elle veut incarner.

« Ce questionnement n’est pas un exercice de culpabilité, mais de conscience. »

5. Avancer pas à pas

Le progrès n’est pas toujours spectaculaire. Evgenia a appris à honorer les avancées minuscules, les efforts invisibles, les mouvements lents mais constants.

Même dans les phases de doute ou de fatigue, elle refuse la stagnation. L’essentiel est d’être en chemin, même à genoux.

« Si vous ne pouvez pas courir, marchez. Si vous ne pouvez pas marcher, rampez. Mais continuez. »

6. Le bonheur d’offrir

Longtemps, offrir n’a pas été une habitude naturelle pour Zhenya. Ce n’était pas ancré dans son éducation, ni dans son quotidien. Mais avec le temps, elle a découvert que faire un cadeau, ce n’est pas simplement donner un objet : c’est créer un lien, marquer une attention, transmettre une émotion.

Aujourd’hui, elle aime prendre le temps de réfléchir à ce qui pourrait toucher sincèrement la personne en face. Peu importe la valeur matérielle du présent, ce qui importe, c’est l’intention, la délicatesse du geste, le message silencieux qu’il porte.

7. Ne pas s’oublier soi-même

Enfin, Zhenya n’oublie pas que la tendresse doit aussi se tourner vers soi. Se récompenser, s’accorder de la douceur, se parler avec respect : autant de rituels qui nourrissent son équilibre intérieur.

Elle rappelle que ce qui est le plus précieux en elle ne se montre pas, ne s’affiche pas. Ce sont des trésors invisibles, mais fondamentaux.

« L’essentiel n’a pas besoin d’être photographié. Il a juste besoin d’être vécu. »

Rédigé par

Delphine Demenois Toltsky

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Mon site est consacré au patinage artistique, mais il va bien au-delà de la simple performance sportive.
J’y explore aussi les réalités complexes qui entourent les athlètes de haut niveau : dopage, harcèlement, tca, santé mentale.
J’aborde également les questions de genre ainsi que les dimensions politiques et géopolitiques du sport, pour proposer une réflexion critique sur le monde du patinage et, plus largement, sur l’univers du sport.
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