Sergei Plishkin explore la face sombre de l’âme humaine à travers le patinage artistique.
Avec Bal des vices, il offre à Anna Shcherbakova et Egor Goncharov une chorégraphie audacieuse, inspirée des tourments et contradictions de l’être humain.
Une inspiration puisée dans le quotidien
Lorsqu’on lui demande comment lui est venue l’idée de cette chorégraphie, Plishkin répond sans détour !
« Mes créations reflètent ce qui m’entoure et les vices humains en font partis. Mauvaises habitudes, trahisons, péchés… Nous savons que c’est mal, mais cherchons même parfois à nous justifier. « Fumer n’est pas si nocif », se convainc-t-on.
J’ai moi-même vécu ces tourments et j’ai souhaité les transposer sur la glace. La musique nous entraîne, nous séduit… Puis soudain, les vices deviennent visibles et nous frappent avec force. Il faut se battre, mais comment faire quand on est seul face à eux ? »
Plishkin admet avoir trouvé dans la glace un moyen d’exorciser ces expériences. L’idée a émergé progressivement, jusqu’à ce que le concept prenne toute sa dimension : une danse envoûtante, séduisante mais percutante, reflétant la lutte intérieure face aux tentations.
Une mise en scène expressive
La chorégraphie du Bal des vices s’appuie également sur une partie vocale poignante : « Oh, laisse-moi, laisse-moi ! » suivi de « Oh, aime-moi ! ».
Ces cris illustrent le conflit interne, cette ambivalence où une personne s’accroche à quelque chose qu’elle croit encore aimer, alors qu’en réalité, c’est de la dépendance.
« J’ai raconté cette histoire à mes élèves, qui ont reconnu ces mêmes pensées : celles qui nous font justifier nos erreurs au lieu d’admettre qu’on a tort.«
Un processus créatif mûri
Plishkin reconnaît que certains spectateurs peuvent être déconcertés par la mise en scène audacieuse.
« Sans connaître l’idée, certains diront que c’est une chorégraphie avant-gardiste intrigante, d’autres la trouveront trop complexe. »
Plishkin est conscient du défi que représente l’interprétation d’une telle production dans le patinage artistique. Il suggère que, comme au théâtre ou à l’opéra, des livrets explicatifs soient disponibles pour permettre aux spectateurs de mieux comprendre les histoires racontées.
Parcours de Shcherbakova et Goncharov
Lors des Championnats de Russie à Omsk en décembre, Anna Shcherbakova et Iégor Goncharov ont terminé à la 8e place avec un score de 192,17 points.
Lors de la finale du Grand Prix à Krasnoïarsk, le duo a décroché la médaille de bronze (192,23 points). Vasilisa Kaganovskaya et Maxim Nekrasov (205,58) et Elizaveta Pasechnik et Dario Cirisano (200,61) ont complété le podium.
Chorégraphie à découvrir ici !
