Anastasia Gubanova a remporté l’Euro 2023 … Mais cela aurait-il été possible si elle avait continué de patiner pour la Russie ?

Récap’

Gubanova a rejoint l’équipe de Géorgie à l’été 2021, soit plus de 6 mois avant que les Russes ne soient exclus des compétitions internationales. Son choix n’est donc pas le résultat de l’exclusion des Russes mais repose principalement sur le fait que malgré un patinage de qualité, elle ne maitrise pas d’éléments ultra-c. Or la majorité des athlètes féminines russes disposent d’un arsenal composé d’un, voire plusieurs, éléments ultra-c, que ce soit le triple axel ou les quads.

Aussi, l’athlète avait toujours pour objectif de faire partie du top 10 russe, comme satisfaction personnelle, mais cela ne lui permettait pas de patiner à l’internationale. Manquant inéluctablement le podium, elle ne pouvait jamais se qualifier pour des grandes compétitions et sa carrière commençait à stagner.

Prendre sa retraite ou changer de nationalité ?

Cet état de fait l’a beaucoup questionné et alors qu’elle pensait mettre fin à sa carrière sportive à 18 ans, la possibilité de changer de nationalité lui a été proposée. Avez son niveau, elle pouvait clairement participer aux plus grandes compétitions internationales de patinage et se faire un nom. Ainsi, elle a choisi de rejoindre la Géorgie.

Ce choix a été immédiatement bénéfique et lui a permis de participer aux Jeux Olympiques 2022, sous les couleurs de la Géorgie. En restant Russe, elle n’aurait jamais pu caresser l’espoir de se produire à un tel événement.

Ce changement de nationalité lui a aussi permis de participer aux compétitions telles que le Grand Prix ou les championnats européens où elle décroche l’or.

Témoignage

Sur la base des résultats de la saison, vous aviez toutes vos chances pour une médaille au Championnat d’Europe. Comment avez-vous vécu ce tournoi ?

J’ai essayé d’être calme, de faire abstraction de toutes pensées, de sortir sur la glace avec la tête froide et de faire mon travail. J’étais nerveuse lors du programme libre mais heureusement, j’ai réussi.

Le soutien de mon entraîneur m’a beaucoup aidé, il a trouvé les mots justes pour me calmer et me faire patiner proprement.

Quelles nouvelles choses avez-vous appris sur vous-même lors de ce championnat ?

Je peux faire plus que je ne le pense. De l’extérieur, j’ai l’air d’être une fille fragile, mais à l’intérieur je suis très solide.

Vous n’avez pas pu atteindre le niveau international pendant plusieurs années. Comment n’avez-vous pas abandonné ?

C’était dur mentalement, je voulais arrêter. Mais c’est dur aussi de tout arrêter, et je voulais continuer de patiner. Et puis, pourrait-on dire, un miracle s’est produit, Georgia m’a ressuscité.

Quand, à la veille de la saison dernière, vous avez été invité à patiner pour la Géorgie, qu’est-ce qui a changé ?

Une énorme motivation est apparue, l’envie de concourir s’est ajoutée et j’ai commencé à me responsabiliser plus dans la façon de m’entrainer.

Vous avez parcouru un chemin long et difficile. Vous avez brillamment performé chez les juniors, puis les difficultés ont commencé. Si vous écriviez maintenant une lettre à la petite Nastya du passé, que lui écririez-vous ?

Je lui écrirai : « N’abandonne jamais. Même lorsque vous n’avez pas de force physique et morale, ce n’est pas la fin, vous devez vous relever et passer à autre chose. Il existe un moyen de sortir de toute situation », a déclaré Gubanova. 

Rédigé par

Delph Toltsky

**
Retrouvez toutes les actualités autour du patinage artistique !
**