La patineuse russe de 15 ans a offert une interview deux mois après les JO de Pékin. Elle raconte son histoire d’amour avec le patinage, comment elle a vécue les Jeux et évoque également son futur.

Comment êtes-vous entrée dans ce sport et par quoi avez-vous commencé ?

Kamila Valieva : Ma mère a immédiatement compris que je serais une athlète. Elle l’a vu en moi et ne s’est pas trompée. Dès l’âge de trois ans, j’ai fait de la danse, de la gymnastique rythmique et du patinage artistique. Après quelque temps, j’ai choisi le patinage artistique, j’aimais vraiment tourner sur la glace.

Mais c’est lorsque j’ai rejoint le groupe d’Eteri Georgievna Tutberidze que j’ai réalisé que le patinage artistique n’était pas seulement un passe-temps, mais qu’il s’agit de ma vie. Je me suis habituée à la difficulté, à un entraînement quotidien, et lorsque je ne m’entraîne pas pendant deux jours, les charges, la glace, commencent à me manquer.

En revanche, je ne comprends pas pourquoi on croit que les athlètes n’ont pas de temps libre.

Oui, nous passons beaucoup de temps à l’entraînement, oui, nous étudions en même temps, mais j’ai toujours du temps pour moi. J’arrive à voir des amis, à aller au théâtre et au cinéma, aux musées, et aux cours de danse moderne. Et, je reste une personne ordinaire qui a des jours de paresse, où je me permets de dormir plus longtemps, de manger des choses pas très saines.

Le plus difficile à supporter ce sont les blessures. On ne peut pas s’y habituer, on ne peut pas les éviter. C’est insupportable ! Il faut se reposer, prendre le temps de se soigner, parfois on patine avec douleur, elles cassent le rythme habituel du travail… On s’énerve parce que certains éléments ne fonctionnent pas, qu’on n’a pas le temps de se préparer pour les compétitions.

Mais mon voyage ne fait que commencer. Il y a encore tellement de choses à faire ! Le plus intéressant est à venir.

Comment avez-vous vécu les derniers Jeux olympiques ?

Il ne faut pas idéaliser les Jeux olympiques. Pour un athlète, c’est certainement un objectif de carrière, mais pas un objectif de vie.

La vie sportive se termine tôt ou tard, donc les Jeux doivent être traités avec plus de recul.

Que vous a appris le patinage artistique ?

Ne jamais abandonner. Ce sport forge le caractère, et vous apprend aussi à vous sentir belle sur la glace et dans la vie. Beaucoup de traits de caractères formés en moi grâce au patinage artistique m’aident dans la vie de tous les jours.

Si nous parlons de vous non pas en tant qu’athlète, mais en tant que personne : comment êtes-vous ?

Gaie, curieuse, volontaire, responsable, joyeuse.

Je peux être audacieuse, têtue, peu sûre de moi. Mais je comprends que ce sont les difficultés de l’adolescence et j’essaie d’y faire face. En fait, je suis une fille sociable, joyeuse, active et, bien sûr, romantique. Sur la glace, les entraîneurs me font faire du patinage lyrique. Probablement que cela me convient. Mais je veux vraiment être différente à l’avenir : jouer une hooligan, être plus drôle, audacieuse, téméraire.

Comment conciliez-vous le grand sport et les études ?

Kamila Valieva : Non sans difficultés. Mais je m’y astreins quotidiennement avec des professeurs en ligne.
J’espère pouvoir intégrer l’Institut d’éducation physique. Et compte tenu de mon intérêt pour la psychologie et le sport, je veux essayer de devenir psychologue du sport.

Y a-t-il eu des moments où vous avez eu envie d’arrêter ?

Je pense que tout le monde a connu cela, c’est normal et cela passe si vous aimez vraiment ce que vous faites.

Que pensez-vous de votre popularité ? Cela vous gêne-t-il ?

Le succès n’affecte pas la façon dont je me perçois et me vois. J’essaie de rester modeste et polie, mais je suis aussi devenue plus courageuse pour exprimer mon opinion. Jusqu’à présent, la popularité n’interfère pas dans ma vie quotidienne, au contraire, cela m’aide à tenir lors des moments difficiles.

Qu’avez-vous appris de vos échecs, de vos erreurs, de vos défaites ?

J’essaie de les traiter avec philosophie. Bien sûr, c’est formidable de gagner tout le temps. Mais les échecs permettent de se poser, de réfléchir et de comprendre ce qui n’était pas suffisant pour gagner. Cela permet de travailler sur ce qui à posé problème.

Quelles sont vos priorités maintenant, où sont dirigées vos forces et votre énergie ?

Vers le patinage artistique !

Y a-t-il des choses que vous regrettez, avec le recul, dans le sport ou dans la vie ?

Je ne regrette rien.

Source: peopletalk.ru

Rédigé par

Delph Toltsky

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