Le patinage artistique est aujourd’hui encore terni par une affaire de violences sexuelles. Solène Mazingue patineuse française représentant l’Estonie, a accusé Ivan Desyatov, un patineur russe qui évolue pour les États-Unis, de viol.

Retour sur les faits

Le 9 décembre 2023, après une journée de compétition à Zagreb, les patineurs se retrouvent pour une soirée. Solène Mazingue, qui revient sur la glace après deux ans d’arrêt causés par une grave blessure, quitte sa chambre, accompagnée par une amie australienne et Ivan Desyatov. Une fois seule, elle prend un puissant somnifère, une routine indispensable depuis son accident.

Selon les déclarations de Mazingue, elle se réveille vers trois heures du matin pour découvrir Desyatov, nu, dans son lit. Elle affirme qu’il avait ses doigts à l’intérieur de son corps. Choquée, elle s’enferme dans la salle de bain. Desyatov, via un échange ultérieur sur les réseaux sociaux, admet implicitement les faits tout en cherchant à minimiser son acte.

Réactions des institutions : un silence assourdissant

Malgré le signalement de Mazingue à plusieurs instances, dont l’Académie de glace de Montréal et la fédération estonienne, les réponses tardent. Marie-France Dubreuil, entraîneure canadienne, avait promis de transmettre le dossier à Skate Safe, l’organisme américain chargé des cas de violences sexuelles dans le sport. Cependant, aucune suite concrète n’a été donnée avant septembre 2024, soit neuf mois après l’incident.

Le manque de réaction rapide a laissé Mazingue confuse. En septembre 2024, elle publie une vidéo sur les réseaux sociaux pour dénoncer publiquement les faits. C’est seulement à ce moment-là que les sanctions commencent à tomber. SafeSport suspend Desyatov en octobre, suivi d’une suspension internationale recommandée par l’Union Internationale de Patinage (ISU).

De lourdes conséquences pour Mazingue

Cette affaire a eu des conséquences lourdes pour Mazingue, à la fois sur le plan personnel et professionnel. Fragilisée psychologiquement, elle a mis sa carrière en pause pendant plusieurs mois. « C’est très difficile émotionnellement, je fais des cauchemars et je me sens constamment épiée », confie-t-elle. Malgré un soutien tardif de certaines institutions, elle regrette l’absence d’aide au moment crucial. « J’en avais besoin en janvier, pas maintenant. », souligne-t-elle à juste titre !

Une affaire révélatrice des failles systémiques

Ce scandale illustre les lacunes persistantes dans la gestion des violences sexuelles dans le sport de haut niveau. Les délais de réaction, le silence des institutions et le manque de soutien aux victimes soulignent la nécessité d’une réforme en profondeur.

Pour Solène Mazingue, cette affaire est bien plus qu’une quête de justice personnelle. Elle incarne un appel à protéger les athlètes et à responsabiliser les institutions sportives, afin que de telles tragédies ne se répètent pas.

Bravo à elle pour avoir eu le courage de rendre cette affaire publique !

Rédigé par

Delph Toltsky

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