
Le patineur artistique français Kévin Aymoz a décroché à Lake Placid la première victoire de sa carrière lors d’une étape du Grand Prix.
À 28 ans, le Grenoblois touche enfin un objectif qu’il poursuivait depuis des années, en s’imposant à Skate America.
Une consécration après sept podiums
Jusqu’ici, Kévin avait gravi sept podiums sur le circuit sans jamais atteindre la première marche. Cette fois, il s’est imposé grâce à un programme libre intense et habité sur le Boléro de Ravel, un programme qu’il avait pourtant raté deux semaines plus tôt au Canada.
Avec 159,97 points sur le libre et un total de 253,53 points, il devance :
- Mikhail Shaidorov (Kazakhstan), vice-champion du monde, auteur du meilleur libre (161,42 pts), total 251,09 pts
- Kazuki Tomono (Japon), leader après le court mais pénalisé par plusieurs chutes (245,57 pts)
Une revanche après l’échec du Skate Canada
À Saskatoon, lors du Skate Canada, Aymoz avait vécu une compétition douloureuse, marquée par plusieurs chutes et une frustrante 10ᵉ place. À Lake Placid, il a retrouvé sa maîtrise : deux quads, deux triples axels et une solidité générale supérieure à celle de ses adversaires, malgré quelques déséquilibres.
« C’était tellement difficile… Après le Skate Canada, j’ai vraiment pensé à arrêter. Et aujourd’hui je suis là : c’est magnifique ! », a confié le Français, très ému.
Si Shaidorov signe le meilleur score sur le libre, son retard du programme court lui coûte la victoire. Tomono, en tête la veille, voit ses espoirs s’envoler après deux quads ratés et un triple axel manqué.
« Soit je donne tout, soit je rentre à la maison »
Après son succès, Kévin Aymoz est revenu sur son état d’esprit et sur les semaines difficiles ayant précédé sa victoire.
« C’est ma 3e médaille consécutive à Skate America. Je ne peux même pas vous dire à quel point j’aime être ici. Et enfin, l’or ! C’est incroyable, surtout l’opportunité de concourir avec ces gars-là. Ils sont géniaux et rendent les compétitions encore plus intéressantes. »
Le Français révèle la détermination qui l’a animé le matin de la compétition.
« Je me suis réveillé déterminé à gagner. Et j’ai pensé : soit je donne tout, soit je rentre à la maison. Je n’avais aucune chance d’atteindre la finale, alors je me suis dit : fais de ton mieux. Les deux semaines qui ont suivi Skate Canada ont été tellement difficiles mentalement. »
Il décrit aussi son état de concentration extrême durant le programme.
« Pendant le programme, j’étais complètement absorbé par mes pensées. J’enchaînais les sauts, élément après élément, et quand les scores s’affichaient, c’était tellement difficile de les voir à l’écran que je n’entendais même rien. Je ne savais même pas s’ils étaient bons ou mauvais. »