Dans une lettre adressée à la commission des sanctions de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), l’Agence mondiale antidopage (AMA) a évoqué la possibilité de déclarer l’AFLD en « non-conformité ».

Cette décision résulte de ce qu’elle considère être un manque de rigueur. La commission, qui opère de manière indépendante de l’AFLD, a quant à elle critiqué cette supposée tentative de pression.

Explications

Depuis 2018, le système de justice antidopage en France fonctionne en deux étapes distinctes :

  1. D’une part, l’AFLD assume la responsabilité de surveiller, enquêter et recommander des sanctions pour les athlètes soupçonnés de dopage.
  2. De l’autre, c’est la commission des sanctions, une entité indépendante de l’AFLD composée de onze membres et présidée par un conseiller d’État, qui a pour mission de statuer sur ces affaires et de prononcer les sanctions finales.

Dans sa lettre, l’AMA a cité trois cas de dopage où l’AFLD n’aurait pas appliqué des sanctions suffisamment strictes.

L’un de ces cas est celui du sprinter Mouhamadou Fall. L’AFLD proposait deux ans de suspension, car l’athlète avait omis de se présenter à trois reprises à un contrôle antidopage. Pourtant, la Commission des sanctions a relaxé le sprinter. 

L’un des autres cas montré en exemple par Rémi Keller est le choix de pénaliser un athlète pour 3 ans au lieu de 4. La peine initialement prévue aurait été 4 ans. « Mais nous avons fait preuve de discernement en infligeant une peine de 3 ans au sportif. Cette décision découle de l’analyse de circonstances particulières, telles que son jeune âge, l’absence d’antécédents criminels, ainsi que sa confiance envers son médecin. Toutefois, l’agence nous a rappelé qu’il est nécessaire de suivre des directives strictes et d’appliquer des barèmes précis. »

L’AMA accuse l’AFLD de prendre des décisions « incompatibles avec le code mondial antidopage (CMA). Et par extension avec la jurisprudence du Tribunal arbitral du sport.

L’AFLD a réagi avec surprise qualifiant cela de « chantage« . De telles sanctions pourraient mettre en péril la participation des athlètes français à des compétitions internationales, y compris les JO. Cela pourrait même compromettre la possibilité pour la France d’accueillir de telles compétitions.

« Ce que l’AMA n’a pas compris ou fait semblant de ne pas comprendre, c’est qu’en France, le sport est considéré comme un service public dépendant de l’État et nous répondons au code du sport, c’est-à-dire une loi votée par le parlement n’obéissant pas au code mondial.« , a expliqué le président de la commission des sanctions, Rémi Keller, à Radio-Canada Sports.

Mais cette explication est clairement insuffisante et digne des pays qui ne respectent pas les règles internationales, sous couvert de droit souverain.

Contenu de la lettre

« L’AMA est l’organisme directeur mondial de la lutte contre le dopage dans le sport. Une partie de notre travail consiste à garantir que le CMA est appliqué de manière cohérente et équitable par tous les signataires.

Sans une telle cohérence, il ne peut y avoir de système antidopage harmonieux dans le monde. Cette approche est soutenue au niveau législatif par les gouvernements de tous les pays du monde, dont la France.

Si l’AMA craint qu’un pays signataire ne respecte pas ses obligations, son rôle est de garantir la cohérence et l’équité entre les athlètes. La lettre envoyée par l’AMA à l’AFLD fait partie de ce processus normal« , a déclaré l’AMA.

En réponse à l’AMA, la commission disciplinaire de l’AFLD a pris plusieurs centaines de décisions. L’AMA n’a pas encore opposé de contestation à ces décisions.

Source : AFP

Rédigé par

Delph Toltsky

**
Retrouvez toutes les actualités autour du patinage artistique !
**