L'équipe norvégienne de beach handball a été sanctionnée pour avoir porté en compétition un short au lieu du bikini réglementaire.

Mardi 20 juillet, la commission de discipline de la Fédération européenne de handball (EHF) imposait une sanction de 1 500 euros à l’équipe féminine pour avoir enfreint les règles internationales.

La raison ? Les joueuses ont troqué le bikini réglementaire par un short lors du championnat d’Europe de handball de plage, le 18 juillet, à Varna, en Bulgarie.

Le ministre de la Culture norvégien, Abid Raja, en charge des questions sportives, s’est également insurgé contre l’amende. « Que de changements d’attitudes sont nécessaires dans l’univers international macho et conservateur du sport », avait-il tweeté.

Les joueuses considèrent les tenues sexualisantes et sexistes. Valérie Nicolas, la responsable de l’équipe de France, a rapporté au journal norvégien Verdens Gang qu’ils avaient perdu des joueuses en raison de la tenue imposée. Elle ajoute que « les joueuses se sentent mal à l’aise, nues et observées. C’est un sport avec beaucoup de mouvements et vous êtes gêné par le bikini.« 

 

Différence entre tenues de beach volley masculine et féminine.

 

Le confort des joueuses ne semble que trop rarement être la priorité de certaines Fédérations sportives. Le problème des tenus est révélateur du sexisme omniprésent dans le monde du sport. Il semble que le regard du spectateur masculin prévaut sur le confort des sportives, moins jugées sur leurs performances athlétiques que sur leur physique.

Le handball n’est pas le seul sport visé par les tenues imposées sexistes

Nombreux sont les sports qui connaissent des débats sur les tenues des femmes. Prenons l’exemple, du patinage artistique, de la gymnastique mais aussi du basket ou du tennis. Malgré des performances sportives remarquables, les joueuses sont souvent sexualisées à outrance et reléguées au statut de Miss. 

Serena Williams en avait fait les frais à Roland-Garros 2018 après son accouchement. En effet, elle avait échangé l’habituelle jupe contre une combinaison allant du cou aux chevilles. Bien que la jupe ne soit pas la tenue obligatoire, la pression sociale la rend indispensable.

 

Serena Williams – combinaison noire © CHRISTOPHE SIMON – AFP

 

Par ailleurs, lors des qualifications au championnat d’Europe de gymnastique artistique en mars 2021, la gymnaste, Sarah Voss, s’est présentée à la poutre et au saut de cheval habillée d’une combinaison intégrale aux couleurs rouge et noir

 

La gymnaste allemande Sarah Voss © EPA

 

Il s’agissait de montrer qu’une alternative aux leotards est possible pour les gymnastes. « En tant que membres de l’équipe nationale, nous sommes un modèle pour les jeunes athlètes et nous voulons leur montrer que s’ils se sentent mal à l’aise avec certains éléments des tenues traditionnelles, ils peuvent se présenter dans un vêtement différent mais tout aussi esthétique« , a expliqué Sarah Voss sur le site de la Fédération allemande. 

Permettre aux sportives de choisir leur tenues

Elisabeth Seitz, l’une des coéquipières de Voss ayant suivi le mouvement a expliqué sa démarche. « Il ne s’agit pas pour nous de dire que maintenant chaque gymnaste doit se couvrir et ne plus montrer sa peau. En tant qu’équipe, il s’agit de montrer qu’on peut s’habiller comme on veut.« 

Ces actions permettent d’instaurer un nouvel élan dans le sport féminin. Il est temps de laisser les femmes porter ce qu’elles veulent et ce dans quoi elles se sentent à l’aise.

Rédigé par

Delph Toltsky

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