
Lara Naki Gutmann, patineuse artistique italienne, a récemment répondu à une Interview dans le podcast Everywhere You Want to Be. Cette série met en lumière les parcours de cinq athlètes italiens qui se préparent pour les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026.
Dans cet entretien, elle revient sur ses débuts, ses sources de motivation, les défis qu’elle a surmontés, et ses rêves pour l’avenir.
Débuts et premières inspirations
Q : Bonjour Lara, merci beaucoup d’être avec nous aujourd’hui. Est-ce que vous avez déjà rencontré quelqu’un qui disait ne pas être du tout impressionné par le patinage artistique ?
Lara Naki Gutmann : Pas vraiment, non. Peut-être que certains ne me le diraient pas en face (rires), mais je pense que le patinage est un sport si spectaculaire… C’est d’ailleurs pour ça que j’en suis tombée amoureuse.
Q : Comment avez-vous découvert le patinage artistique ?
Lara : Personne dans ma famille ne faisait de patinage. J’ai découvert ce sport à la télévision pendant les Jeux olympiques de Turin 2006. J’avais 3 ans. Les patineurs semblaient voler sur la glace. J’ai tout de suite voulu essayer.
Q : Quel rôle vos parents ont-ils joué dans votre parcours de patineuse ?
Lara : Plus que les trajets quotidiens ou le soutien financier, ce qui a compté, c’est la mentalité qu’ils m’ont transmise. Leur accompagnement a été fondamental dans ma manière d’aborder les défis.
De la passion à la compétition
Q : À quel moment êtes-vous passée de la pratique loisir à la compétition ?
Lara : J’ai commencé à concourir à 6 ans. Cela s’est fait naturellement, c’était l’évolution logique.
Q : Avez-vous eu des modèles dans le monde du patinage ?
Lara : Oui, Carolina Kostner m’a beaucoup inspirée. Je l’ai vue à Turin en 2006 et j’ai été fascinée par sa grâce. Même si nos styles sont différents, j’ai toujours cherché à apprendre d’elle. J’admire aussi Yuna Kim, Patrick Chan, et Stéphane Lambiel, qui est maintenant mon chorégraphe et entraîneur.
Entre engagement et résilience
Q : Face à l’intensité des entraînements et des compétitions, avez-vous parfois eu le sentiment de devoir faire des sacrifices ?
Lara : Je préfère parler d’engagement plutôt que de sacrifices. Dans ce sport, la régularité est essentielle. On passe des heures à s’entraîner pour quelques minutes seulement sur la glace. C’est un sport extrêmement exigeant sur le plan mental.
Q : En 2020, vous avez subi une blessure à la cheville. Comment avez-vous vécu cette épreuve ?
Lara : L’opération a eu lieu en août, juste avant la saison. C’était dur. Je ne me sentais pas prête pour les compétitions. Mon coach m’a poussée à y aller quand même, même si je n’étais pas au top. Parfois, être présent, c’est déjà une victoire.
Q : Que faites-vous quand la motivation baisse ?
Lara : Je me reconnecte au plaisir de patiner. Même si l’entraînement peut devenir répétitif, je cherche les petites choses qui me font vibrer et je me rappelle pourquoi j’aime ce sport.
Q : Êtes-vous compétitive ?
Lara : Oui, la compétition me motive. Mais je respecte profondément mes collègues, même mes rivaux. Quand quelqu’un réussit un exploit, on se soutient. C’est stimulant.
Préparation mentale et regard vers l’avenir
Q : Travaillez-vous avec un coach mental ?
Lara : Oui, depuis quelques années. J’avais besoin d’améliorer ma concentration à l’entraînement. J’ai appris à sortir des spirales négatives. Cet accompagnement m’a énormément aidée.
Q : Les Jeux de Milan-Cortina 2026 approchent. Que représente cette échéance pour vous ?
Lara : C’est un objectif immense. Patiner devant un public italien serait magique. Il y a un peu de pression, bien sûr, mais surtout beaucoup d’enthousiasme.
Q : Avez-vous réfléchi à l’après-carrière ?
Lara : J’adore ce que je fais, et je veux continuer encore longtemps. Mais je prépare l’avenir : je veux devenir coach, et j’ai obtenu mon diplôme en sciences du sport. Quand le moment viendra, je trouverai ma voie.
Rédigé par
Delphine Demenois Toltsky
**
Mon site est consacré au patinage artistique, mais il va bien au-delà de la simple performance sportive.
J’y explore aussi les réalités complexes qui entourent les athlètes de haut niveau : dopage, harcèlement, tca, santé mentale.
J’aborde également les questions de genre ainsi que les dimensions politiques et géopolitiques du sport, pour proposer une réflexion critique sur le monde du patinage et, plus largement, sur l’univers du sport.
**