La patineuse russe Kamila Valieva a déposé un nouvel appel auprès du Tribunal fédéral suisse pour contester sa disqualification de quatre ans.

La suspension d’un mois infligée à Iga Świątek pour la même substance relance le débat sur l’équité des sanctions antidopage, révélant une disparité flagrante dans le traitement des athlètes.

Rappel des faits

En janvier 2024, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a disqualifié Valieva. La sanction, rétroactive, prend effet au 25 décembre 2021, date de son contrôle positif à la trimétazidine. Les règlements antidopage internationaux interdisent cette substance, un médicament utilisé pour traiter certaines conditions cardiaques. En revanche, cette substance est légale en Russie.

Ce contrôle a eu lieu lors des championnats nationaux russes, où l’usage de cette substance ne constituait donc pas une infraction aux règles locales en vigueur.

L’exclusion de Valieva a été particulièrement lourde de conséquences. À l’époque, âgée de 15 ans, elle a été exclue des compétitions pendant quatre ans. Cette décision a durablement affecté non seulement son image, mais aussi sa carrière.

Comparaison avec le cas Iga Swiatek : une injustice criante ?

Le cas de Valieva a été mis en parallèle avec celui de la joueuse de tennis polonaise Iga Swiatek, qui a également été contrôlée positive à la trimétazidine en aout 2024. Pourtant, les conséquences pour Swiatek ont été bien moins sévères : elle a simplement reçu une suspension d’un mois.

Les autorités ont justifié leur décision en invoquant « l’absence de faute ou de négligence importante » de Swiatek… Tandis qu’elles ont infligé à Valieva la sanction maximale.

Des sanctions influencées par des biais politiques ?

Tatiana Tarasova, entraîneure émérite de l’URSS, affirme que le traitement infligé à Valieva est étroitement lié au contexte géopolitique. « Cette décision relève d’une discrimination à notre encontre et ne se limite pas à une affaire de dopage. »

Cette déclaration souligne une perception largement répandue en Russie. Des considérations politiques influenceraient les sanctions antidopage, durcissant celles imposées aux athlètes russes. Certains observateurs accusent les organisations internationales de lutte contre le dopage de ne pas appliquer leurs règles de manière uniforme.

Des questions qui dépassent le cas Valieva

L’affaire Valieva met en lumière des problématiques plus larges dans le domaine du sport :

  1. Incohérence dans les sanctions : Pourquoi des athlètes ayant consommé la même substance reçoivent-ils des peines aussi différentes ? Les critères d’évaluation sont-ils vraiment objectifs ?
  2. L’âge et la responsabilité : Valieva n’avait que 15 ans au moment des faits. Dans quelle mesure un jeune athlète est-il responsable des substances qu’il consomme ?
  3. Influence des considérations politiques : Les sanctions dans le sport devraient être neutres et universelles. Dans un contexte géopolitique tendu, certains pays subissent-ils des désavantages ?

Le Tribunal fédéral suisse examinera désormais ce nouvel appel. Bien que les chances de succès restent incertaines, cette affaire continue de susciter un débat sur l’équité dans le sport.

Rédigé par

Delph Toltsky

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