
Une finale sous tension à Nagoya
La finale du Grand Prix réunit six protagonistes majeures : Kaori Sakamoto, Monet Chiba, Amber Glenn, Ami Nakai, Rinka Watanabe et Alysa Liu.
Leur affrontement a donné lieu à plusieurs rebondissements.
Programme court
Kaori Sakamoto
Pour sa dernière compétition internationale à domicile, Kaori Sakamoto s’est mise beaucoup trop de pression. Tout a commencé avec un triple lutz raté, puis des niveaux perdus dans les pas de danse et une fin de programme en larmes.
Avec 69,40 points, elle reste néanmoins en course grâce à ses excellents composants.
Monet Chiba et Alysa Liu
À l’inverse, Monet Chiba et Alysa Liu confirment leur régularité. Maintenant une présence constante dans le groupe de tête, elles sont toutes les deux favorites pour le titre.
Amber Glenn
Habituellement impeccable sur le triple axel, Amber Glenn a fait un « papillon » qui lui coûte l’élément. Désorientée, elle chute au dernier rang avec 66,85 points, loin de son titre de l’an passé.
Nakai et Watanabe
Ami Nakai réussit son triple axel en step-out, tandis que Rinka Watanabe signe un saut propre, marquant des points précieux et se positionnant parmi les menaces du podium.
Programme libre
Le programme libre a été dense. Les trajectoires sportives, les choix techniques et les stratégies de saison se sont entrecroisés. Trois patineuses ont tenté le triple axel : Amber Glenn, Ami Nakai et Rinka Watanabe. Glenn et Nakai ont réussi un saut propre, tandis que Watanabe a été sanctionnée pour sous-rotation sur sa combinaison triple axel–triple toe loop ainsi que sur l’axel solo.
Mais c’est pourtant une patineuse sans ultra-C qui s’est imposée : Alysa Liu.
Alysa Liu, la victoire de la maîtrise
Sans triple axel ni quad, Alysa Liu remporte cette finale en s’appuyant sur un contenu solide, une qualité d’exécution supérieure et un sang-froid remarquable. Depuis son retour à la compétition, après deux ans de pause, elle apparaît plus libre, plus expressive, et surtout plus sûre d’elle.
Liu n’était en tête ni après le court ni après le début du libre, mais elle termine pourtant première : deuxième en éléments (seule Kaori Sakamoto fait mieux), quatrième en valeur de base, elle rattrape la technicité de Nakai grâce à des composantes largement supérieures. Ses adversaires, elles, ont alterné entre réussite au court et ratés au libre, tandis qu’Alysa a maintenu un niveau constant. Actuellement, ses nerfs d’acier et son contrôle en font l’une des patineuses les plus fiables du circuit.
En parallèle, son équipe a passé la saison à évoquer la préparation du triple axel, multipliant les annonces. Début décembre, Liu confirmait travailler le saut « presque chaque jour » mais ne pas se sentir prête à le montrer en compétition.
Ami Nakai et Kaori Sakamoto
Derrière Liu, la Japonaise Ami Nakai prend la deuxième place, portée par son triple axel réussi. Kaori Sakamoto, elle, décroche le bronze.
Dans ce programme libre comme dans le court, elle laisse échapper quelques opportunités techniques, mais se dit satisfaite du résultat général. Pour elle, cette finale constituait une étape clé avant les championnats du Japon, prévus dans deux semaines.
Les trajectoires divergentes de Glenn, Nakai et Watanabe
Amber Glenn, malgré son triple axel propre, n’a pas réussi à combiner la technicité et la cohérence artistique qu’elle cherche cette saison.
Ami Nakai, au contraire, capitalise pleinement sur son saut iconique : son axel propre lui vaut la deuxième place, et elle confirme son statut de grande menace pour l’avenir.
Rinka Watanabe connaît quant à elle une journée plus difficile, nettement pénalisée sur ses sous-rotations.
Résultats
1. Alysa Liu (USA) – 222,49
2. Ami Nakai (Japon) – 220,89
3. Kaori Sakamoto (Japon) – 218,80
4. Amber Glenn (USA) – 211,50
5. Monet Chiba (Japon) – 210,22
6. Rinka Watanabe (Japon) – 207,14
Rédigé par
Delphine Toltsky
**
Mon site est consacré au patinage artistique, mais il va bien au-delà de la simple performance sportive.
J’y explore aussi les réalités complexes qui entourent les athlètes de haut niveau : dopage, harcèlement, tca, santé mentale.
J’aborde également les questions de genre ainsi que les dimensions politiques et géopolitiques du sport, pour proposer une réflexion critique sur le monde du patinage et, plus largement, sur l’univers du sport.
**