Le 8 mai 2025, Nour El Houda Foura, 22 ans, patineuse algéro-canadienne, a offert bien plus qu’une performance artistique.
En glissant sur la voix de Fairouz chantant Zahret El Madaïn, hymne à Jérusalem, elle a fait de la glace un territoire de mémoire, de combat et de dignité.
Un geste chorégraphique contre l’oubli
Cette date, le 8 mai, n’a rien d’anodin. Il marque en Algérie le souvenir sanglant des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, perpétrés par l’armée coloniale française en 1945 contre des Algériens qui réclamaient pacifiquement leur liberté.
Nour El Houda a choisi de patiner pour eux, pour leur mémoire, mais aussi pour Gaza, « un peuple toujours sous feu colonial ».
Vêtue d’un costume noir orné en lettres arabes du mot « Algérie », la patineuse a mêlé la grâce à la gravité, la poésie à la politique. Ses gestes ont raconté une histoire que peu osent chorégraphier.
De Jérusalem à Kherrata, l’art comme arme douce
En choisissant Zahret El Madaïn et Al Qods Al Atika, Nour El Houda a fait entrer Jérusalem sur la glace, ville devenue symbole universel des luttes anticoloniales.
Elle n’a pas simplement dansé : elle a résisté. Sans cris, sans discours. Son corps est devenu langage, sa prestation un manifeste silencieux. Une claque esthétique. Un acte de foi politique. Un hommage à la douleur et à la dignité.
Une jeunesse diasporique qui refuse le silence
Née à Montréal en 2003, élevée à Laval, formée sur les circuits canadiens, Nour El Houda incarne cette jeunesse diasporique à double ancrage, enracinée dans ses origines et lucide sur les fractures du monde. Elle est le reflet d’une génération qui refuse l’amnésie, qui politise l’esthétique.
Cette performance n’a pas simplement touché. Elle a frappé. Par son audace, par son refus du silence face aux injustices.
Ce 8 mai, sur une glace lisse comme la mémoire qu’on voudrait effacer, une jeune femme a gravé un cri. Un cri pour son pays, pour la Palestine, pour les silencieux que l’on n’oublie pas.
Retrouvez la prestation ici !
