L’Académie des Anges de Plushenko, projet phare du double champion olympique Evgeny Plushenko, traverse une zone de turbulences.
Entre le départ inattendu de Sofia Muravyova, l’émergence fulgurante d’Elena Kostyleva et les accusations portées à l’encontre de Sergey Rozanov, l’école de patinage artistique la plus médiatisée de Russie attire l’attention.
La séparation avec Muravyova
Sofia Muravyova représentait une figure clé de l’Académie. Élégante, technique et charismatique, elle avait franchi de nombreux caps avec Plushenko, maîtrisant notamment le triple axel. Pourtant, après une saison jalonnée de contre-performances, le tandem s’est dissous.
Officiellement, le contrat a été rompu à l’initiative de Plushenko. Les remerciements sont restés polis. Mais les coulisses ont révélé une tension plus profonde : des accusations de retards, d’irrespect envers l’encadrement et même de détérioration de la glace ont émergé sur les réseaux sociaux.
Muravyova, désormais entraînée par Alexei Mishin à Saint-Pétersbourg, ancien mentor de Plushenko, entame un nouveau chapitre.
La relève s’appelle Kostyleva
Alors que le départ de Sofia Muravyova laissait un vide difficile à combler au sein de l’Académie Plushenko, une nouvelle étoile s’est rapidement imposée : Elena Kostyleva, 13 ans. Arrivée en mars 2024, elle a stupéfié l’équipe en réussissant un quadruple boucle piqué… dès son tout premier entraînement.
Depuis, son ascension est fulgurante. Championne junior de Russie à Saransk, elle impressionne par un niveau technique exceptionnel incluant triple axel, quadruple boucle piquée et quadruple salchow, mais aussi par un charisme rare.
Au-delà de sa technique impressionnante, c’est l’élégance de son patinage et sa capacité à émouvoir le public qui font d’Elena une véritable étoile montante. Comme le souligne Victoria Bestemyanova : « Aujourd’hui, beaucoup maîtrisent les quadruples, mais ce qui compte, c’est de se démarquer par la qualité du patinage. »
Le scandale Rozanov : l’ombre derrière les projecteurs
Un autre événement secoue l’académie : les accusations portées contre Sergey Rozanov, ex-entraîneur chez les Angels. Veronika Zhilina, patineuse également formée par Plushenko, a déclaré avoir été victime de harcèlement à l’âge de 11 ans. Selon ses dires, Rozanov insistait pour lui faire des massages, comportement confirmé par sa mère.
Bien qu’aucune plainte officielle n’ait été déposée à ce jour, la vague de témoignages reçue par Yana Rudkovskaya (épouse de Plushenko) témoigne d’un malaise profond. L’Union internationale de patinage (ISU) a réagi en réaffirmant son engagement à enquêter sérieusement sur toute forme d’abus.
De plus, Sasha Plushenko a raconté avoir été maltraité verbalement par l’entraîneur. Au début, les entraînements se passaient bien, mais très vite, l’ambiance s’est dégradée. Il décrit des injustices, comme une coéquipière réprimandée sévèrement pour un échec. Lui-même a été insulté avec des termes violents, y compris des obscénités.
Rozanov, actuellement en Turquie selon certaines sources, nie fermement les accusations. Mais s’il était poursuivi, il risquerait jusqu’à 15 ans de prison.
Enfin, alors qu’il était chorégraphe chez Eteri Tutberidze, de nombreuses rumeurs circulaient sur sa probable relation avec Aliona Kostornaïa alors âgée de 16 ans.
Shcherbakova, l’élève de Tutberidze sur la glace de Plushenko
Parmi les rebondissements inattendus, un autre nom emblématique s’est retrouvé au cœur de l’actualité : Anna Shcherbakova, championne olympique de Pékin 2022 et longtemps fidèle à l’entraîneuse Eteri Tutberidze.
Officiellement, elle ne s’est pas séparée de son ancienne équipe. Officieusement, elle ne s’est pas entraînée au centre depuis plus d’un an, préférant se consacrer aux spectacles… aux côtés de Plushenko.
Une académie en transformation permanente
En plus de Kostyleva et Zhilina, l’Académie compte une pléiade de jeunes talents : Sofia Titova, Nikita Sarnovsky, Kira Trofimova, Alexander Plushenko (le fils d’Evgeny) et Alena Zhilina, sœur de Veronika. Des départs, des retours, des scandales, mais aussi des progrès et des podiums : l’école de Plushenko incarne à la fois l’exigence et les soubresauts du haut niveau.
Face à l’académie de Tutberidze, longtemps considérée comme hégémonique, l’Académie Plushenko s’impose désormais comme sa principale rivale, tant sur le plan sportif que médiatique.
