Sept ans après leur dernière apparition en compétition, Maya et Alex Shibutani, doubles médaillés de bronze olympiques, annoncent leur retour sur la glace. Leur objectif : les Jeux olympiques d’hiver de Milan 2026.

Ce comeback s’inscrit dans une véritable vague de retours au sommet du patinage artistique, à l’aube du rendez-vous olympique.

Le retour des “Shib Sibs” : une histoire de résilience

Les Shibutani, surnommés affectueusement les « Shib Sibs », avaient marqué les esprits en 2018 en décrochant deux médailles de bronze aux Jeux de Pyeongchang, l’une en danse sur glace, l’autre dans l’épreuve par équipes. Ils comptent également trois podiums aux Championnats du monde.

Après leur triomphe, leur carrière aurait pu suivre un cours logique vers de nouveaux sommets. Mais en 2019, une tumeur au rein est détectée chez Maya. Une opération et une longue convalescence s’ensuivent, forçant le duo à quitter la glace.

Pendant cette pause, ils ne se contentent pas de rester en retrait. Orateurs engagés, auteurs de livres pour enfants, défenseurs de l’égalité dans le sport : les Shibutani ont utilisé leur voix et leur image pour inspirer hors de la glace.

Aujourd’hui, Maya, 30 ans, revient, forte d’un parcours de guérison exceptionnel. « Les sept dernières années ont été un défi pour nous et nous ont inspirés d’une manière que nous n’aurions jamais imaginée. Je suis très heureuse et reconnaissante d’être en bonne santé et de pouvoir prendre la décision de reprendre le sport que j’aime », confie-t-elle.

Son frère Alex, 34 ans, partage cette émotion.

Un défi sportif à relever

Leur retour n’est pas sans obstacles. Depuis leur retrait, la danse sur glace américaine a vu émerger une nouvelle élite : Madison Chock et Evan Bates, triples champions du monde, dominent la scène. Derrière eux, Cristina Carreira / Anthony Ponomarenko et Caroline Green / Michael Parsons s’imposent aussi.

Sans classement, sans expérience récente en compétition, et face à une génération plus jeune, les Shibutani partent de loin. Mais ils retrouvent leurs anciens entraîneurs, Marina Zueva et Massimo Scali, et misent sur leur style unique et leur maturité.

Des retours en cascade

Les Shibutani ne sont pas les seuls à relancer leur carrière. En mars, le champion olympique Guillaume Cizeron a officialisé son retour. Son nouveau duo avec la Canadienne Laurence Fournier-Baudry, formé après la mise en pause de carrière de Nikolai Sorensen, représentera la France.

Côté Chine, Wenjing Sui, championne olympique à domicile avec Han Cong, revient également sur la scène. Séparée de son partenaire historique pour raisons médicales, elle patine désormais avec Zen Li.

Alors que certains, comme le chorégraphe Ilya Averbukh, qualifient ces retours de « purs coups de communication« , d’autres y voient un vent d’émotion, de passion et de défi personnel.

Rédigé par

Delphine Demenois Toltsky

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