
Dans une interview avec Eurosport, Guillaume Cizeron et Laurence Fournier Beaudry ont évoqué leur nouvelle collaboration.
Le duo forme un nouveau couple de danseur en patinage artistique et vise les Jeux Olympiques de Milan en 2026.
Q : Comment avez-vous eu l’idée de patiner ensemble, et de qui est venue cette idée ?
Laurence Fournier Beaudry : C’est Guillaume qui a proposé.
Guillaume Cizeron : Oui, c’était mon idée, un peu folle d’ailleurs. J’ai longtemps hésité avant de lui en parler.
Puis un soir, j’ai évoqué la possibilité, juste pour voir si elle pourrait être intéressée. Après cela, elle a pris le temps d’y réfléchir.
Laurence Fournier Beaudry : J’ai été très flattée par cette proposition, venant du champion olympique en titre et de mon meilleur ami. Nous nous sommes alors lancés avec enthousiasme dans cette belle aventure.
Q : Laurence, vous étiez dans une situation particulière après la suspension de votre ancien partenaire (Nikolaj Sorensen, suspendu indéfiniment par le Commissaire à l’intégrité du sport canadien pour inconduite sexuelle, ndlr). Aviez-vous envisagé de trouver un autre partenaire ?
Laurence Fournier Beaudry : Je réfléchissais à mon avenir, à savoir si je voulais continuer à patiner. À notre niveau, trouver un nouveau partenaire est une démarche complexe.
J’avais envisagé de faire des spectacles avec Guillaume. Il m’a prise de court en me proposant de revenir à la compétition avec lui. C’était une magnifique surprise qui m’a poussée à sauter le pas.
Q : Guillaume, qu’est-ce qui vous a donné envie de revenir à la compétition, sachant que votre retraite avec Gabriella Papadakis a été annoncée en décembre ?
Guillaume Cizeron : Après avoir entraîné et chorégraphié, j’ai eu un aperçu de l’après-carrière. Mais parfois, en coachant, je me sentais du mauvais côté de la barrière.
J’ai encore des choses à donner sur la glace. Je n’avais pas envisagé un retour, mais lorsque cette opportunité s’est présentée avec Laurence, j’ai vu une occasion d’écrire un second chapitre.
C’est une sorte de bonus, car nous avons tous les deux connu le succès avec nos anciens partenaires. Maintenant, nous revenons avant tout par plaisir et ambition.
Q : Quand avez-vous commencé à travailler ensemble ?
Laurence Fournier Beaudry : Nous avons vraiment débuté notre partenariat sur la glace à la mi-janvier 2025.
Q : Est-il facile de transformer une amitié de longue date en collaboration sur la glace ?
Guillaume Cizeron : Notre lien hors glace est un avantage. Cela nous permet de bien travailler ensemble et de prendre du plaisir. Mais nous ne patinons pas ensemble uniquement parce que nous sommes amis : nous avons aussi une vision et un style de patinage complémentaires.
Laurence est une patineuse incroyable. Tout s’est aligné pour que ce projet soit le bon choix pour nous à ce stade de nos vies.
Laurence Fournier Beaudry : Sur la glace, nous découvrons que nous sommes très polyvalents. Nous apprenons l’un de l’autre, ce qui nous pousse à sortir de notre zone de confort et nous stimule. Ce défi nous motive à devenir meilleurs.
Q : Qu’admirez-vous le plus chez l’autre ?
Guillaume Cizeron : Sa persévérance, sa grande ambition et son engagement total dans tout ce qu’elle entreprend.
Laurence Fournier Beaudry : J’admire énormément le côté artistique de Guillaume. Il est perfectionniste et cherche toujours à repousser les limites pour créer quelque chose d’unique.
Q : Quelle a été la réaction de vos entraîneurs face à ce nouveau duo, sachant qu’ils vous ont coachés avec vos anciens partenaires ?
Guillaume Cizeron : C’était un défi pour eux aussi ! C’est une situation inédite à ce stade de nos carrières. J’en ai parlé à Romain Haguenauer et même à la Fédération avant d’en parler à Laurence.
Laurence Fournier Beaudry : Tout le monde était au courant avant moi ! (rires)
Guillaume Cizeron : Avant de lui en parler, je voulais être sûr que je n’étais pas fou ! Un peu quand même, mais tout le monde a vu le potentiel de ce partenariat.
C’est un pari, mais nous revenons pour les bonnes raisons.
Laurence Fournier Beaudry : Nous avons une vraie collaboration artistique avec nos entraîneurs. Ce projet nous fait tous évoluer et nous revenons avant tout par amour du sport.
Q : L’échéance des Jeux Olympiques de Milan approche rapidement. Est-ce votre objectif principal ?
Guillaume Cizeron : C’est l’un de nos objectifs. Ne pas y aller serait une déception, mais nous acceptons le risque. Nous savons que c’est ambitieux et qu’une part d’incertitude demeure. Mais c’est ce défi qui nous motive à revenir.
Q : Laurence, vous représenterez la France en compétition. Avez-vous entamé les démarches pour obtenir la nationalité française ?
Laurence Fournier Beaudry : Oui, c’est en cours. J’ai des attaches familiales en France, notamment du côté de mon grand-père. C’est une opportunité unique de représenter un pays auquel je suis liée.
Guillaume Cizeron : Ton grand-père était très ému !
Laurence Fournier Beaudry : Oui, il a pleuré de joie quand je lui ai annoncé. Il a hâte de venir nous voir en compétition avec ma grand-mère. Nous croisons les doigts !
Q : Quel est votre programme de compétitions ?
Guillaume Cizeron : Notre premier test aura lieu fin août. La saison démarre en septembre-octobre et s’enchaîne jusqu’aux Championnats du monde 2026, avec une compétition environ toutes les deux semaines.
Q : Travaillez-vous déjà sur vos programmes pour la saison à venir ?
Laurence Fournier Beaudry : Oui, nous sommes en pleine création !
Guillaume Cizeron : Nous avons une page blanche devant nous. Notre but est d’apporter quelque chose de nouveau, et non de reproduire ce que nous faisions avec nos anciens partenaires.
Le public nous découvrira en même temps que nous nous découvrirons nous-mêmes.
Rédigé par
Delph Toltsky
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