L’exclusion des patineurs russes des qualifications pour les Jeux olympiques d’hiver 2026 continue de faire polémique.

Alexandra Stepanova et Ivan Bukin, l’un des duos les plus reconnus de la danse sur glace, ont récemment appris qu’ils ne pourraient pas participer à cette étape cruciale.

Une décision incomprise par les athlètes

Cette exclusion des patineurs russes suscite une grande incompréhension. L’Union internationale de patinage (ISU) a annoncé que seuls les patineurs en individuel seraient éligibles au statut d’« athlète neutre », indispensable pour viser une place aux JO. Les couples artistiques et les duos de danse, eux, restent exclus.

L’ISU pointée du doigt pour sa gestion opaque

Stepanova et Bukin ont publié une déclaration sur les réseaux sociaux. Ils y interpellent directement l’ISU et Kirsty Coventry, présidente de la commission des athlètes du Comité international olympique (CIO). Leur message dénonce une décision opaque et, selon eux, profondément injuste.

« C’est avec beaucoup de peine et de déception que nous avons récemment appris la décision de l’ISU de ne pas nous autoriser à participer à la qualification olympique. Malheureusement, nous n’avons reçu aucune explication officielle. »

Ils poursuivent :

« Nous ne sommes pas des politiciens, mais des athlètes. Depuis l’enfance, nous consacrons notre vie à ce sport pour réaliser notre rêve olympique. Nous demandons des explications claires : pourquoi avons-nous été exclus ? Sur quels critères ? »

« Nous croyons en l’esprit olympique. Nous croyons que le sport doit rester au-dessus des considérations politiques. Et nous espérons que vous partagez cette conviction. »

Recours au Tribunal arbitral du sport

D’après Sports.ru, le duo a engagé des avocats suisses pour contester cette décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).

L’équipe juridique examine actuellement toutes les options possibles pour obtenir gain de cause avant les échéances olympiques.

Un contexte politique difficile à contourner

Il est difficile d’ignorer le contexte plus large. Comme beaucoup d’athlètes russes, Stepanova et Bukin ont pris part à des événements officiels promouvant le sport national. Certains se sont déroulés en présence de Vladimir Poutine ou d’autres représentants de l’État. Les instances internationales considèrent souvent ces apparitions comme un soutien implicite au pouvoir.

Mais, peut-on vraiment attendre d’un athlète qu’il reste neutre, alors que le sport de haut niveau en Russie est étroitement lié à l’État ? Leur notoriété s’accompagne souvent d’attentes institutionnelles, de pressions implicites, et de peu de marge de manœuvre.

Jusqu’où aller pour défendre les valeurs olympiques ?

Le tournoi de qualification olympique doit se tenir en septembre à Pékin. À moins d’un retournement de situation de l’ISU ou d’une décision favorable du TAS, les duos russes resteront écartés de la course olympique.

Au-delà du cas de Stepanova et Bukin, cette affaire pose une question essentielle. Jusqu’où les instances sportives doivent-elles aller pour faire respecter des valeurs universelles sans verser dans la sanction collective ?

Rédigé par

Delphine Demenois Toltsky

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Mon site est consacré au patinage artistique, mais il va bien au-delà de la simple performance sportive.
J’y explore aussi les réalités complexes qui entourent les athlètes de haut niveau : dopage, harcèlement, tca, santé mentale.
J’aborde également les questions de genre ainsi que les dimensions politiques et géopolitiques du sport, pour proposer une réflexion critique sur le monde du patinage et, plus largement, sur l’univers du sport.
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