Avec l’absence des Russes, les patineuses artistiques japonaises se sont imposés comme les leaders incontestés de la Finale du Grand Prix 2024. Cette suprématie, fruit d’un système bien rodé, promettait un podium féminin presque exclusivement japonais.

Un podium annoncé

Pour la première fois, cinq des six quotas féminins de la Finale du Grand Prix ont été raflés par des Japonaises. Si l’une d’entre elles venait à se retirer, la première remplaçante, Rinka Watanabe, représenterait également le Japon. La seule « étrangère » parmi elles est l’Américaine Amber Glenn. Cette domination rappelle celle des Russes en 2021.

Kaori Sakamoto, triple championne du monde, était la grande favorite de cette finale. Elle a remporté deux étapes du Grand Prix et obtenu le score le plus élevé de la saison. Son patinage allie stabilité et excellence technique, caractéristiques de cette génération de patineuses japonaises.

Cependant, contre toute attente, la compétition a été remportée par l’Américaine Amber Glenn.

Les piliers de l’équipe japonaise

Outre Kaori Sakamoto, plusieurs autres patineuses japonaises brillent par leur régularité et leur contenu technique impressionnant :

  • Monet Chiba : Championne des Quatre Continents, elle s’impose par sa stabilité et sa créativité. Elle a remporté deux médailles d’argent face à des adversaires redoutables comme Glenn et Sakamoto.
  • Rino Matsuike : Spécialiste des remontées spectaculaires, elle compense son instabilité par des performances exceptionnelles lorsqu’elle patine sans faute.
  • Hana Yoshida : Bien qu’inconstante, elle intègre des éléments complexes comme le triple axel. Cela lui a permis de décrocher la troisième place en Finale l’an dernier.
  • Wakaba Higuchi : Vice-championne du monde, elle privilégie désormais des programmes moins risqués, mais plus solide. Cette stratégie a payé et lui a valu des médailles d’or et d’argent cette saison.

Ces athlètes se caractérisent par leur maîtrise d’éléments complexes. Elles parviennent à les exécuter avec une grande précision, tout en réduisant les erreurs au maximum. Cette constance dans la performance les place systématiquement devant leurs rivales.

Une profondeur inégalée

Le succès des Japonaises ne repose pas seulement sur les cinq finalistes du Grand Prix. D’autres patineuses comme Rion Sumiyoshi, Mai Mihara, Yuna Aoki ou encore Rinka Watanabe rivalisent également au plus haut niveau.

Cette profondeur d’équipe n’a d’égal que celle de la Russie avant les récentes restrictions internationales.

Une formation basée sur l’excellence et la compétition

Le Japon récolte aujourd’hui les fruits d’un système structuré, ancré dans une culture de la discipline et de la compétition.

  • Des camps d’entraînement nationaux : Dès leur plus jeune âge, les talents prometteurs sont repérés et invités à des camps à Nagano. Sur place, des experts comme Stéphane Lambiel et Jeffrey Battle évaluent leurs compétences.
  • Une rivalité interne intense : Les jeunes patineurs sont poussés à performer dès les catégories juniors. Seuls les meilleurs accèdent aux étapes internationales.
  • Une inspiration générationnelle : Les succès de légendes comme Shizuka Arakawa, Mao Asada et Yuzuru Hanyu ont suscité des vocations chez les jeunes générations.

Une domination durable

Le Japon ne montre aucun signe de ralentissement. Les jeunes espoirs comme Mao Shimada, triple championne du monde junior, s’apprêtent à intégrer les rangs seniors avec des éléments techniques impressionnants.

Le Japon dispose d’un vivier de talents impressionnant et d’un système de formation parfaitement structuré. Grâce à cela, il s’impose comme la puissance dominante du patinage artistique actuel. Cette base solide lui permet d’assurer son rôle de leader pour l’avenir de la discipline à l’échelle mondiale.

Rédigé par

Delph Toltsky

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