Après un accident qui l’a laissée paralysée en 2022, l’ex-patineuse de short-track française Tifany Huot-Marchand s’est relevée contre toute attente.

À 31 ans, elle entame une nouvelle carrière dans le paracyclisme et vise les Jeux paralympiques de Los Angeles 2028.

Un accident brutal qui change tout

Le 9 octobre 2022, la carrière de Tifany Huot-Marchand s’effondre. Lors d’une compétition de short-track à Heerenveen, aux Pays-Bas, la patineuse chute à pleine vitesse. Sa tête heurte violemment ses genoux avant d’être projetée en arrière.

Bilan : fracture cervicale et lésion de la moelle épinière. Le verdict médical est sans appel. Elle ne remarchera probablement jamais.

Cet accident intervient quelques mois seulement après sa 2e participation aux Jeux olympiques d’hiver. À 29 ans, celle qui a porté les couleurs de l’équipe de France pendant plus d’une décennie est brutalement stoppée dans son élan.

Une détermination intacte malgré la paralysie

Face à cette annonce, Tifany refuse de céder. Sur son lit d’hôpital, elle se fixe un objectif : remarcher, recourir, et même repatiner. Elle entre alors dans une longue phase de rééducation marquée par la douleur, les doutes, mais aussi des progrès spectaculaires.

Contre toute attente, elle parvient à se relever et à marcher à nouveau. Mais en juin 2023, une autre épreuve la frappe : les médecins lui interdisent de retourner sur la glace, jugée trop dangereuse pour sa santé.

« J’ai pleuré pendant des jours. J’avais l’impression d’avoir fait tout ça pour rien« , confie-t-elle.

Nouvelle carrière : de la lame aux deux roues

Aujourd’hui handicapée à 55 %, Tifany vit avec des douleurs chroniques, des tremblements dans les jambes et des sensations de brûlure dans les mains. Mais malgré tout, comme de nombreux athlètes au mental d’acier, elle avance.

En quête d’un nouveau défi, Tifany Huot-Marchand se tourne vers le paracyclisme. Elle a déjà pris le départ de sa première épreuve officielle lors de la Coupe du monde à Maniago, en Italie.

Son ambition est claire : participer aux Jeux paralympiques de Los Angeles en 2028.

En parallèle de sa nouvelle carrière sportive, Tifany prépare un projet avec son compagnon : traverser l’Amérique du Sud à vélo, de la Colombie jusqu’à Ushuaïa. Près de 12 000 kilomètres à parcourir, une expédition à la hauteur de sa résilience.

Un message d’espoir universel

À travers ce parcours, Tifany Huot-Marchand incarne bien plus que la résilience. Elle porte la voix de celles et ceux qui choisissent de continuer, même quand tout semble s’arrêter. Son histoire rappelle que tomber ne signifie pas finir, mais parfois simplement changer de direction.

Sa reconstruction ne s’est pas faite uniquement à travers le sport. Dès ses premiers jours à l’hôpital, elle commence à écrire, comme un moyen de garder le fil, de comprendre, de tenir. Son livre, Avec toute mon âme, paraîtra le jour de sa première course en paracyclisme.

« Même dans les ténèbres, la lumière revient toujours« , écrit-elle.

Rédigé par

Delphine Demenois Toltsky

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