Après une nouvelle série de victoire cette saison pour l’équipe d’entraîneurs d’Eteri Tutberidze, le chorégraphe Daniil Gleikhengauz s’est entretenu avec un journaliste de Sport24 au sujet des vedettes de l’équipe Tutberidze et de la manière dont la saison olympique s’annonce.
L’interview traduite de Daniil Gleikhengauz avec Konstantin Lesik de Sport24 :
Anna et Maiia ont fait d’excellents quads. Certaines choses vous ont-elles déçu ?
Bien sûr, le programme court d’Anna. Sa forme lors de cette compétition était déjà meilleure, et la manière dont elle s’est entraînée ici, tant le premier jour que le jour du programme court, ne laissait pas présager une telle erreur (en parlant de la combinaison triple Lutz-triple boucle qui s’est transformé en une combinaison triple Lutz-double boucle piquée), il fallait donc trouver une solution.
Connaissant sa nature et le nombre de compétitions organisées à un niveau plus élevé que la série Grand Prix, je comprends qu’elle ne risque pas d’être nerveuse. Nous allons trouver une solution. Il est clair que la combinaison Lutz-loop est un élément différent de toute autre combinaison, car il n’y a pas de temps de récupération [entre les sauts].
Par exemple, lorsque vous sautez une combinaison avec une boucle piquée, ou avec un Euler et Salchow, vous pouvez toujours vous aligner après l’atterrissage et même corriger la situation avec le deuxième saut. Cela ne fonctionne pas de cette façon avec une boucle. Soit vous vous rattrapez tout de suite, soit vous êtes en contretemps. Bien sûr, j’aimerais qu’en cas d’échec à l’atterrissage sur le Lutz, elle ajoute une triple boucle piquée et non une double. Anna a dit que dans le programme libre, elle voulait sauter un quadruple Lutz en plus du flip, mais les entraîneurs l’en ont dissuadée.
Elle a montré le Lutz ici à l’entraînement et à l’échauffement, et c’était très bien. Mais nous n’avons pas encore parfaitement aligné les sauts avec la musique.
En conséquence, j’ai décidé que cela ne valait pas la peine de prendre le risque car le flip étant un 2e quadruple est plus difficile que comme 1er élément. Le 2e quadruple exige plus de force, les chances de réussite pourraient chuter. Si elle réussissait le premier quadruple Lutz et échouait au flip, alors le reste du programme pourrait s’écrouler. J’ai dit à Anna que je croyais davantage au flip. Il devait être fait pour les plus, et ensuite patiner le reste du programme.
Combien de quad Anna peut-elle proposer quand elle est au top de sa forme ?
Vous avez vu vous-même qu’ici elle s’est entraînée sur deux quads. On ne peut jamais deviner comment se déroulera la préparation entre les tournois, ce qui se passera demain. Maintenant, nous avons l’intention d’essayer de montrer le Lu tz et le flip à la prochaine étape. Comment cela se passera – personne ne le sait.
[…] A propos de la blessure au cou d’Anna. Que signifiait son patch à Budapest ?
Comme vous pouvez le voir, il n’y en avait plus [à Turin].
Alexandra Trusova manquera l’étape du Japon en raison d’une blessure à la jambe. Pouvez-vous en dire plus ?
La jambe de Sasha lui fait mal. Malheureusement, je n’étais pas à Moscou pendant deux semaines, donc Sergei Viktorovich [Dudakov] peut répondre plus précisément. Nous sommes en contact mais je ne peux rien dire de plus précis sur sa jambe. En revanche, la dernière fois que je l’ai vue en vidéo, c’était aux États-Unis, où elle a réalisé une excellente performance et a pris la première place. C’est tout ce que je peux dire sur Sasha maintenant.
Alena Kostornaia… ?
Notre bien-aimée.
Comment évaluez-vous, à en juger par sa façon de réaliser le triple axel, son potentiel futur ? Sur quoi travaille-t-elle maintenant ?
Sur tous les autres sauts. (rires)
Pouvez-vous développer ?
Alena a posté un message très gentil et sincère, dans lequel elle nous remercie d’avoir travaillé avec elle. Si elle était plus, disons, disposée à la gratitude non pas sur Instagram mais dans le processus d’entraînement… Nous n’avons pas besoin de gratitude de sa part, notre tâche est de l’aider à atteindre son maximum. Et quand nous aurons réussi, elle se montrera dans toute sa gloire. Pour l’instant, ce n’est pas son maximum. Je pense que tout le monde le sait.
Qu’est-ce qui ne va pas dans le processus d’entraînement d’Alena ?
Le nombre de performances ne correspond pas au reste des athlètes du groupe.
Alena elle-même répondra à cette question, je ne peux pas entrer dans sa tête.
Vient-elle à toutes les séances d’entraînement ?
Dieu merci, oui. Pratiquement.
Alena a des problèmes de motivation ?
C’est difficile de dire s’il s’agit de motivation. Elle a besoin de se comprendre. Les gens sont tous différents, certains ne peuvent pas tous faire la même chose tous les jours, continuellement.
Faire la même chose, encore et encore, c’est la complexité de notre sport. Aller à la compétition dans une belle robe, faire plaisir au public et patiner une fois, c’est une fête pour eux. Mais le faire tous les jours à l’entraînement est la partie la plus difficile.
Y a-t-il un problème de communication entre Alena et l’équipe d’entraîneurs ?
Non, il n’y a pas de problème de communication. Nous en discutons, elle le comprend parfaitement. La question est de savoir comment l’aider dans ce domaine, dans cette routine. Pour qu’elle puisse tirer le maximum d’elle-même chaque jour. Parce que lorsqu’elle va à la compétition tous les jours, elle fait toujours plus que ce qu’elle montre à l’entraînement.
Le résultat au Canada est-il naturel et logique ?
C’est naturel et logique, mais ce n’est pas ce que nous voulons. Parce que nous lui avons parlé de la nécessité de faire deux axels en patinage libre, et de ne pas se reposer sur un seul.
Les composantes d’Alena se sont affaissées. Quelle en est la raison ?
Ses composantes se sont affaissées parce qu’elle ne termine pas la chorégraphie et ainsi de suite jusqu’à la fin. Elle ne fait pas tout cela à fond parce qu’elle comprend qu’elle ne peut pas dépenser plus d’énergie pour arriver à la fin du programme et faire tous les sauts.
Comment se sent Kamila Valieva ? A-t-elle le sentiment que si elle fait tout, elle deviendra la meilleure partout et toujours ?
J’espère que non. Nous sommes revenus du Canada de bonne humeur. Dès que les bagages avec les patins sont revenus, elle est immédiatement allée sur la glace et s’est entraînée. Elle patine les programmes, se prépare pour la prochaine étape du Grand Prix à Sotchi.
Kamila obtient à juste titre des dizaines dans les composants, bien que de nombreux critiques ne soient pas d’accord.
Qu’en pensez-vous ?
J’ai parlé avec les professionnels que nous croisons lors des compétitions, et non avec ceux qui donnent des interviews. Tout le monde vient toujours féliciter nos filles. Quand les filles font une bonne performance, ils disent que c’était une belle performance. C’est ce qui s’est passé avec Kamila au Canada. C’était un grand programme, une grande performance, donc les notes qu’elle a reçues sont absolument naturelles.
Source: https://russian.rt.com/
